Accéder au contenu principal

MB Race 100km 2018

Bonjour à tous,

Comme l'année dernière, je me suis réinscrit sur la MB Race, une course ultra longue distance VTT qui a lieu dans le domaine du Mont Blanc ( Megève / Combloux).

Le principe est toujours le même, tout le monde s’élance en même temps au départ à 6h00 et choisi de continuer ou non après 70 et 100km, pour finalement boucler les 140km et 7000m de dénivelé.

La MB Race est réputée comme la course la plus difficile au monde et c'est aussi une manche de la coupe du monde VTT marathon.
Cette année le départ se faisait à Megève, avec l’arrivée du 70km à Megève, puis l’arrivée du 100km à Combloux, et enfin l’arrivée du 140km à nouveau à Megève.
Vendredi 6 juillet, veille de la course, j'avais posé un jour pour préparer mes affaires, charger la voiture et monter à Megève. J'ai récupéré mon dossard et ma plaque de cadre, assisté au briefing de course et je suis vite rentré au camping préparer le vélo, faire un repérage des points de ravitaillement pour mon père qui gère l'assistance de course et me coucher tôt.

Samedi matin; WAKE UP, 4h00!! ca piiique mais pas le choix, d’ailleurs tout le camping s'est réveillé à 4h00 du matin, bizarre ^^
5h20, je quitte le camping pour aller sur la ligne de départ (4km pour l'échauffement)
5h40, je suis dans le SAS prioritaire juste derrière le SAS des Élites. Ma demande pour le SAS prio avait heureusement été acceptée par l'organisation. Qui dit sas prioritaire dit bon départ et aussi permet d'éviter les bouchons.

Il reste moins de 2min avant le top départ, BO de « Requiem for a dream » à la sono pour en rajouter une couche, et comme l'année dernière cette BO me donne des frissons et fait monter l'adrénaline ... puis vient le départ.
Les premiers 500 mètres sont contrôlés pas un quad mais très vite, la tête de course imprime un tempo assez fort et je lâche le groupe de tête, c'était pas mon but non plus.
Les premiers 15km défilent à toute vitesse, je contrôle et je suis en forme.

L'ascension du col du Jaillet est la première difficulté de la journée.
Ça monte raide, ça pique les jambes, je commence à douter sur le choix de ma transmission (un mono de 32 dents), je stresse... Mais je m'accroche, mes jambes commencent déjà à brûler mais finalement j'arrive en haut et je me rend compte qu'une fois les plus gros pourcentages passés je pédale mieux, je retrouve des sensations et je peux enfin mettre du rythme.

Arrive la descente, j'étais prévenu, la MB c'est chaud chaud en technique mais là... c'était juste affreux. On s'est retrouvé dans une partie boueuse, technique et glissante où tout le monde cherchait à prendre le dessus sur l'autre. Je prend des risques, trop même, je tombe, rien de grave, je finis la portion à pied et ça repart.
Au km 32 j'ai un bidon qui m'attend, synchro avec mon père sur le bord de route.
La suite se passe sans encombre, j'avale le dénivelé, je remonte sur des concurrents, quelques fautes dans les descentes mais je ne perd pas énormément de temps. J'arrive à Praz sur Arly au km 45, mon père m’attendait encore, il me fait le nettoyage rapide de la chaîne et des pédales ce qui me laisse 3min pour un arrêt ravito.

Je suis largement dans les temps pour envisager un 140km et ça me rebooste.
De Praz sur Arly à Megève, il reste 25km pour boucler le 70km mais encore un gros morceau à grimper. Je vais vite déchanter, pendant la montée je fatigue, on est en plein soleil et je meurs de chaud. Je progresse quand même et j'arrive en haut du Mont de Vorès à 2050m d'altitude. A cette hauteur on a la plus belle vu au monde, paysage à couper le souffle, je touche le Mont Blanc du bout des doigts mais impossible de profiter plus longtemps du paysage.

J'attaque la descente, mais là c'est le drame... j'ai plus de frein arrière, j'avais senti qu'il faiblissait mais ce n'était pas encore la catastrophe. J'ai eu tort... et à ce moment là j’étais à 2000m d'altitude avec zéro freinage arrière. Le métal des plaquettes frottait sur le disque et provoquait le pire des sifflements aigu.
J'ai tout descendu avec le frein avant, vitesse réduite et avec le maximum de précaution pour arriver en bas 1h plus tard totalement dégoûté.

Je passe la barrière du 70km pour m'engager sur le 100km. Tout de suite je mets le clignotant à droite et je m’arrête sur le stand d'assistance technique Shimano.
Ma préparation millimétrée et mon instinct m'avaient poussé à glisser deux paires de plaquettes de freins dans la boite à outil. Je préviens immédiatement mon père qui revient avec les plaquettes.
Je repars 30 min plus tard après changement AV / AR par le technicien Shimano.
Il est 14h, il me reste 2h30 pour passer la barrière horaire au 100km pour le 140km mais Il y a peu d'espoir.
A présent c'est l'inconnu, l'année dernière j'étais finisher du 70km en 10h de course mais aujourd'hui j'ai enlevé 3h sur mon temps du 70km et avec des ennuis techniques.
Je donne tout coûte que coûte. La météo est avec moi, je suis au meilleur de ma forme, les chemins sont secs contrairement au matin et les sensations sont bonnes.
Kilomètre 92, il est 16h00 il me reste 30 min pour 8 kilomètres ça va être tendu et je commence à comprendre que mon rêve va s'envoler.
Dans la demie heure qui suis je m'écroule, trop de pression. 16h30 vient de passer et je suis encore en haut de la dernière bosse.
Dans la descente un gars juste devant moi crève, je décide de m’arrêter pour souffler et je l'aide à réparer. Ce sera ma Bonne Action pour la journée.

17h10 j'arrive à l'entrée de Combloux, j’aperçois quelqu'un juste en face à moins de 300 mètres, je rattrape et je sprinte pour le passer sur la ligne d'arrivée.

Je suis FINISHER du 100km avec 5000 mètres de dénivelé en 11h12min. (chiffre de la course)

J'ai 109km et 5300 mètres de D+ au compteur.
Je suis 136e scratch/220 et 10e Espoir homme.

Je suis passé par toute les émotions durant la course, des coups de moins bien et des parties où j'ai géré.
Cette année j'avais un bagage physique beaucoup plus important et qui m'a permit d’être bien dans les montée et d'aller plus loin que le 70km. Par contre mon bagage technique est clairement perfectible avec toutes les erreurs que j'ai faites.
Il y a encore du travail à faire pour réussir.
Voila deux ans que je rêve d’être finisher de cette course, que je m’entraîne "MB race", que je mange "MB race" et que je dors "MB race". Et me voila parti pour une 3eme année.

Mon album photo: https://photos.app.goo.gl/8eVMHx1H9Wfkkf7W6

Très sportivement



Ludo M

Posts les plus consultés de ce blog

MB RACE 2019 récit d'une longue journée

Salut à tous, Voici mon compte rendu de la mb race. Après deux participations en 2017 et en 2018 , je suis revenu sur la MB Race ce weekend. Toujours dans l'objectif d’être finisher de ce format de course hors norme. Cette année, la course célébrait sa 10ème édition et on était 1350 au départ sur l'ultra longue distance. Qui dit longue distance dit longue journée et j'ai maintenant 16 heures et 7 minutes de vélo à vous raconter. Retour sur ma plus longue journée de vélo. La MB Race en bref J'ai découvert cette course en décembre 2016 en lisant un article de Vojomag.com . Depuis ce jour j'ai commencé à rêver d’être finisher de cette course hors norme. La MB c'est la course la plus difficile du monde : 140 km et 7000 mètres de dénivelé positif. La course depuis deux ans fait partie du calendrier des manches de coupe du monde et attire de plus en plus les pilotes pro et semi-pro. La réputation de la course est encrée et les concurrents sont nombreux à revenir

CR Transmaurienne VTT 2020

Bonjour, J’ai participé à la Transmaurienne VTT, une course à étapes dans le massif de la Haute Maurienne du 10 au 14 août. J’étais inscrit avec Hugo (un ami du club) sur le parcours des 6 000. Ce parcours comprend 180 km et 6000 m de dénivelé positif répartis sur 5 jours. Lundi 10 août : 43km et 1700m+ départ et arrivée à Vals Cenis Lanslevillard. J’étais vraiment impatient de reprendre un départ puisque je n’avais pas fait de course pendant la longue période du confinement. Le manque de rythme de course s’est d’ailleurs fait cruellement ressentir. Je lâche la tête de course dès le départ sur un début de parcours très difficile avec 3 km à 22 %. On enchaine sur le col du Mont Cenis et on continue à grimper jusqu’au Col de Sollières. Descente technique dans les ornières jusqu’au refuge du petit Mont Cenis puis on a contourné le lac du Mont Cenis et retour à Vals Cenis Lanslevillard. Je termine 48e de l’étape. Un peu déçu de mes sensations de la journée.  Strava :  Etape 1 Mardi 11 ao